il faudra une boussole, aussi.

T’as la terrible impression que ta vie est entrain de prendre un tournant radical, ou c’est juste la descente un peu trop rapide du rail de coke que t’as mit dans ta narine gauche au petit matin qui te fait comprendre que tu commences à te faire bien trop vieux pour jouer avec ta santé comme quand t’avais 20ans. Putain l’âge, t’aimes pas vieillir, ça te fait pas peur en soit, mais si tu pouvais gagner quelques années de jeunesse tu ne dirais pas non.
Assit sur le siège derrière ton bureau, t’as demandé à ta gentille et parfaite petite assistante de bien vouloir faire venir ton frère jusqu’à toi, t’as encore un peu mal au crâne pour tenter de faire le chemin jusqu’à son antre plongée dans le noir. Puis c’est glauque son bureau, c’est trop minimaliste. Dans le cadre posé juste en face de toi, t’observes ton visage, les traits qui le marquent, tu tentes avec tes index de relever un peu ta peau, les joues, les pommettes, le front puis le menton. T’es pas entrain de faire une crise la quarantaine un peu précoce quand même ?

Profonde inspiration, tu t’enfonces dans ton siège, tu regardes ton beau costume, puis tu regardes la pièce, dire qu’il y a quelques jours encore tu te faisais grimper par l’une des stars de la boîte. Plus jeune, plus fraîche, plus fougueuse et sauvage, c’est pour ça que tu la désires la petite Arlie, parce qu’elle est cette petite jeunesse qui te file entre les doigts. Et voilà que tu recommences. Chassant cette nouvelle obsession pour ton âge, mets toi en tête que t’as réussi dans la vie. Une boîte qui fonctionne, non, deux boîtes qui fonctionnent, un fils qui va assurer ta succession, une belle avocate qui t’attend chez toi, mais qui ne veut plus jamais coucher avec toi et un petit frère qui t’a toujours suivi dans n’importe quelle décision, alors qu’est ce qui ne va pas ? T’es en plein caprice là. « Axel ! » Le sourire qui s’affiche sur tes lèvres quand il entre dans la pièce, tu l’invites à prendre place en face de toi, t’es pas le genre à faire de grandes démonstration d’amour, à faire les grandes embrassades… c’est peut-être ce qui va créer votre fossé…

Lunettes rectangulaires sur le nez, tu détaches tes yeux de l'écran quand l'assistante d'Andy entre dans ton bureau. Elle peut certainement lire dans ton regard la pointe d'agacement dans ton regard, parce qu'elle te dérange, que t'es loin d'être en avance et que tu préfères que ton aîné se déplace lui-même pour te dire les choses, faut bien qu'elle serve à quelque chose. Si tu l'as un peu évité depuis votre échange de messages texte ? Un peu, oui, mais bon. Bref. Tu hoches lentement la tête, lui fais signe que tu arrives, tu termines de régler des détails, mais elle reste plantée là alors tu délaisses ton siège, balance ta paire de carreaux près de ton clavier et prend sa suite dans le dédale de couloirs qui mène jusqu'à l'office d'Andréa.

"Ca va ?" tu lui demandes en jetant un regard impatient à son assistante pour qu'elle quitte la pièce, referme la porte derrière toi, tu sens comme une drôle de chaleur te gagner, un malaise qui t'oblige à te racler la gorge. Puis sa mine défaite, pâle et cerné, il n'a pas l'air dans son assiette le frangin. Lent hochement de tête négatif alors que tu t'installes dans le beau fauteuil de cuir qui a dû voir passer presque autant de fesses que la lunette des toilettes publiques du parc de Belleville. "Un problème ?" tu lui demande alors en croisant les jambes, joins tes doigts en te tenant droit comme un "i". "J'ai beaucoup à faire et... Enfin, y'a rien de grave j’espère." regard de jade qui toise longuement le trentenaire qui te fait face, esquisse de sourire qui étire faiblement tes lippes, tension palpable hehe.

Il s'asseoir face à toi, profonde inspiration que tu prends dans l'atmosphère pesante qui vient de prendre possession des lieux quand son joli petit minois de blondinet à traverser la pièce. Des mains que tu joins sur ton bureau, tu t'avances un peu, plante ton regard dans le sien essayant de trouver la moindre petite faille pour percer son esprit.
Vous êtes beau être frères, le même sang qui coule dans vos veines, vous êtes complètement différents, tu vis dans l'opulence de ta richesse quand lui préfère la discrétion d'une petite vie bien rangée d'un monteur de films. Tu l'as jamais compris le gosse, à tes yeux c'est ce qu'il est et ce qu'il restera, un enfant. « Je vais y aller par quatre chemins Axel. » Nouvelle et profonde inspiration que tu prends. « Est-ce que tu as couché avec Arlette ? » Et là ce n'est plus le frère aîné qui parle mais bel et bien le patron d'une boîte controversée de films pornographiques. « Que je l'ai fait, c'est une chose. » Que tu le fasses encore aussi. C'est également la jalousie de savoir que la jeune que tu te tapes se soit aussi permise de séduire un membre de ta famille, tu perds de ta superbe et la jeune actrice te permets de garder un pied dans la folie juvénile que tu ne devrais plus avoir depuis la naissance de ton fils. « Je te parle pas en tant que frère, je te parle en temps que patron Axel, je ne veux pas prendre le risque qu'elle aille faire un scandale... Parce qu'elle en serait capable. » Le ton que tu emplois est calme bien qu'autoritaire. T'assumes chacun de tes actes et tu en prendras chaque responsabilité si elle venait à l'ouvrir. « Ne t'amuses pas avec elle. » Une menace ou un conseil ? C'est une chose qui t'es propre, c'est ta marque fabrique ces phrases à double sens que ton interlocuteur interprète à sa manière. « J'ai besoin que tu restes l'innocence de cette boîte quand... » Langue que tu passes sur tes lèvres. « Quand je fais des conneries. » Et ça n'est pas la première. T'as besoin de lui si jamais tu venais à perdre tes droits, jamais tu ne laisserais une autre personne prendre la direction de Belkin Porn Industry.

Est-ce que tu as couché avec Arlette ? les traits qui se figent et ton sourire disparait à sa question, tu l'a pourtant senti venir non, tu savais qu'il allait la mettre sur le tapis, enfin t'espérais que non, y'a masse d'actrices que ton aîné s'est fait une joie de soulever sans pour autant péter une pile à cause de l'une d'elle. Tu t'en veux déjà d'avoir ce besoin maladif de posséder quelque chose qui appartient déjà à quelqu'un. Quoi que, c'est pas de ta faute si les gens qui t'attirent ont déjà quelqu'un dans leur vie, t'es résigné à ça, subir et ne jamais parvenir à obtenir l'objet de tes désirs. Brièvement tu détourne le regard en te mordant les joues, tu prends une profonde inspiration. L'envie subite de lui demander qu'est-ce que ça peut bien lui faire de savoir si ou ou non tu t'es tapé cette fille, a demi mots il t'as fait comprendre qu'il s'amusait avec elle, mais ils n'ont rien signé et avant tout ce bordel c'est à peine si tu l'as entendu prononcer son prénom, tu penses d'ailleurs même à lui faire changer de poste, toi aussi t'as besoin d'une assistante et ça te fait un peu chier qu'elle fasse du porno. Mais ne va pas mettre les chameaux avant la carriole. Proches vous l'êtes et pourtant, t'es resté discret sur ta vie privée, même auprès de ton frère aîné, alors qu'il tente d'y forcer l'accès ça te déplaît à un point que tu n'imaginais même pas. Je ne veux pas prendre le risque qu'elle aille faire un scandale... Parce qu'elle en serait capable. t'as bien envie de lâcher un rire amer et sarcastique, de lui demander qui se fout de la gueule du monde, si c'est une menace qui plus est et tout ça pour un vagin. Tu crois rêver, c'est impossible qu'il soit en train de dire ce qu'il est en train de dire, tu t'abstiens de le lâcher ce putain de rire, ouais, au lieu de ça tu le fixe le plus sérieusement du monde en lui bottant le cul mentalement. "J'ai pas l'impression que le problème vienne vraiment du fait qu'elle pourrait nous causer du tort, parce que si elle bosse dans la boîte pour laquelle je suis un actionnaire majoritaire et pas officiellement directeur, c'est toi son patron." tu lâches alors en posant tes deux pieds bien au sol, tu les y encre et enfonce tes coudes dans tes cuisses sans le lâcher du regard. "Tu es surtout en train de me piquer une crise de jalousie pour une fille que tu convoites et t'apprécies pas l'idée qu'on s'entende bien tous les deux,"te permets-tu de lui faire remarquer d'une voix douce, un peu factuel, mais c'est efficace selon toi. Va pas en falloir beaucoup pour que ça pète, c'est moi qui vous le dit. "Jaloux au point de te rabaisser et de proférer des menaces à ton propre frère." là tu te redresse, pince l'arête de ton nez en prenant une profonde inspiration, ta langue, elle, glisse sur tes dents alors que tu le dévisage durement. "Tu l'as dis, je ne suis que le simple monteur moi, on doit avoir, Arlette et moi, un statut équivalent, toi en revanche..." tu hausses les épaules en esquissant ce petit sourire de circonstances énervant. "Ca n'a jamais été bien vu qu'un patron se tape ses subordonnées." tu ajoutes en te mordant les lèvres, une question rhétorique, une remarque acerbe que tu lui fou en pleine face. "Si tu t'intéressais ne serait-ce que deux minutes à ton petit frère, Andréa, tu saurais ce qui se passe dans ma vie et on aurait pas cette conversation." tu donnes l'impression de le prendre de haut avec ce petit air condescendant qui te va à ravir, mais qui donne à la majorité des gens qui t'entourent, l'envie de t'en coller une pour te faire chier tes dents. "Mais tu préfères t'enfiler des rails de coke plutôt que de gérer ta vie, ton fils et la mère de ce dernier." sourire narquois qui étire tes lippes finement, parce qu'il a cherché et il t'a trouvé, tu le pique, veux le faire réagir, prendre conscience de l'ampleur qu'il donne à finalement pas grand chose, le mettre face à son problème de possessivité maladive. "T'es égoïste et dérangé au point d'attaquer ton frère et le menacer, pour une femme avec qui j'ai passé la nuit ?" tu tchip, langue qui claque contre ton palais alors que tu souffle un rire par le nez, hochant lentement la tête, colère qui grandit en toi, te crispe jusqu'à la mâchoire, à t'en péter les dents. "Je t'emmerde." tu ajoutes finalement d'une voix calme en joignant tes mains sur le bureau de bois laqué, face à lui, sans jamais quitté ses prunelles sombres.

Première remarque, elle te tombe dessus comme un premier coup que tu prends sur la pommette gauche. C’est donc à ça que vous en êtes réduit ? Certes vous avez jamais été un modèle de communication mais là tu remarques que le petit gamin que tu t’amusais à martyriser quand vous étiez petit semble avoir grandi à tel point qu’il a prit le très mauvais exemple que malheureusement tu lui as longtemps montré. Tu prends une profonde inspiration, resserres tes mains l’une contre l’autre, tes narines qui se gonfle sous une épaisse colère qui doucement se loge dans le fond de ton estomac. Ce n’est que le début Andréa, malheureusement.
S’en suit un sourire nerveux qui se loge sur tes lèvres tandis que tes sourcils se froncent inévitablement, tu le sens là ton cœur qui s’emballe, non pas de l’excitation comme peuvent facilement te procurer les femmes avec qui tu as couché dans et en dehors de ton bureau, mais d’une boule chaude de rage. « Je te demande pardon ? » Ok, là ton sourire à clairement disparu, ta bouche se resserre, tes lèvres se pincent fortement l’une contre l’autre. « Parce que tu penses que cette putain d’actrice de films lesbiens porte tes responsabilités ? Mais réveilles toi un peu Axel, tu touches combien par mois ? Et elle ? Tu penses être épargné si un scandale éclate ? Nous sommes actionnaires à part égale dans cette boîte et elle le sait, tu crois que c’est pour tes beaux yeux qu’elle te ferait du rentre dedans ? » D’un rire diabolique, à la limite de la moquerie, qui s’échappe de ta gorge, tu balances ta tête en arrière, passe une main sur le bas de ton visage. Tu rêves, c’est sûrement ça, tu dois être entrain de rêver, de cauchemarder, la descente de coke elle a un effet très étrange, t’imagines que t’es entrain de te prendre la tête pour une fille, une gamine !

Non c’est pas un rêve, et ce qu’il continue de te sortir ça te met assez de gifles dans la figure pour te rendre compte que c’est une triste réalité qui est entrain de se jouer. « Arrêtes de jouer au pauvre petit qu’on ne regarde jamais, ça te plaît bien d’être dans l’ombre alors que je me démène chaque jour pour que cette putain de boîte reste en haut. » Dans un souffle, tu t’apprêtes d’ailleurs à répliquer mais il reprend la parole et là… le deuxième coup sur la pommette droite. Tu te lèves d’un bond, les mains qui frappent sur le bois vernis de ton bureau, ton regard qui se remplit d’une noirceur que l’on ne voudrait absolument jamais voir sur le visage de quelqu’un. « T’es pas un modèle Axel. » La voix qui porte dans la pièce fermée, pour sûr même si ton assistante est derrière, elle peut t’entendre hurler à t’en faire mal à la gorge. « T’as jamais été capable de prendre une décision tout seul, si je t’avais pas demandé de me suivre à Budapest t’aurais fait quoi hein ? Tu serais allé dans l’entreprise de papa ? Parce que t’aurais été incapable de lui dire que tu voulais pas le suivre ? » Contournant le bureau, le regard qui ne quitte pas celui de ton petit frère, respiration rapide, signe que t’es sur le point d’exploser dans quelques secondes s’il continue et il n’a pas peur le monteur, non, il balance encore et encore. L’uppercut que tu reçois sous le menton par cette joute verbale.
Et l’insulte, les mots de trop, tu laisses exploser cette violence que tu essayais de conserver, de tes deux mains tu l’agrippes par les épaules, tu le contrains à se lever de ce siège où clairement il n’a plus sa place, ça en fait presque trembler le sol. Pupilles dilatées, tu le pousses jusqu’au mur à sa gauche avant de le plaquer violemment, t’en fait vaciller les objets sur l’étagère, t’approches de lui, à quelques centimètres de son visage, ton torse collé contre le sien, tu peux sentir les battements de vos cœurs qui ne sont même pas en rythme… vous ne l’avez jamais été, quelques longues mèches de cheveux tombées devant le tiens. Tu serres la mâchoire si fort que tu pourrais t’exploser les dents. « Tu sais ce que t’es Axel ? Un putain de paumé ! »  

T’as jamais été capable de prendre une décision tout seul, si je t’avais pas demandé de me suivre à Budapest t’aurais fait quoi hein ? Mâchoire qui se crispe un peu plus encore, tu prends une profonde inspiration que tu bloques sans jamais le quitter des yeux. Tu serais allé dans l’entreprise de papa ? Possible, tu hausserais bien les épaules, mais tu reste immobile à le dévisager sans rien laisser paraître, il est dur, tout autant que tu peux l'être avec lui, la déferlante que tu te prends, tu l'as cherchée, donc tu riposte pas. A quoi bon ? Parce que t’aurais été incapable de lui dire que tu voulais pas le suivre ? Rapports conflictuels avec tes parents depuis l'adolescence, quand t'as réalisé que t'étais las d'être comparé à ton aîné d'à peine quelques mois, sentiment d'avoir été trouvé sur le pas de la porte puis adopté. Pas à la hauteur des Belkin. Lui se lève, passablement énervé, mais tu le connais l'animal et toi tu ne bronches pas, stoïque sauf qu'il te chope, te force à te lever et t'entraîne valdinguer contre le mur adjacent, nouvelle respiration que tu bloques sans le quitter des yeux, le sang qui bat dans tes tempes, le cœur qui s'emballe et la colère noircit tes prunelles claires. Tu sais ce que t’es Axel ? tu te mords la langue. Un putain de paumé ! Tu déglutis alors que de son poids il t'écrase, t'oppresse et sa remarque tu la prends mal. Les parents Belkin, les décevoir, tu y étais accoutumé, mais les mots de ton frère, te les prendre en pleine gueule comme ça, tu ne t'y attendais pas. Sentiment qu'une méchanceté gratuite s'est glissé là, parce qu'il a passé une sale semaine, que la coke était pas bonne ou que la pipe que la dernière nana qu'il s'est tapé n'était pas géniale, tu sais pas, t'aimes pas ça. Alors tu tentes de le repousser une première fois, mais devant ton échec tu soupires en levant le nez au ciel. "Un paumé ?" tu répètes alors après lui, mauvais, amer. "Un putain de paumé qui se démène pour ramasser tes pots cassés et qui fait en sorte que ton comportement n'entache pas la compagnie qu'on s'est cassé le cul à monter." là tu te racles la gorge, prunelles qui tentent de s'encrer dans celle de ton assaillant, pas encore certain de ne pas avoir envie de lui en décoller une pour lui remettre les idées en place. "On va faire une Beatles là alors ?" Oui, le groupe anglais s'étant séparé à cause d'une femme, tu as glissé là une petite référence. "Tu vas faire quoi Andy, me virer ?" lâches-tu dans un long soupir prononçant son prénom avec un certain dédain, puis tu as humidifié tes lèvres pour finir par les mordre en le repoussant doucement, cette fois, sans succès.

Ça devait arriver, sauf que t’as jamais été vraiment préparer à cette éventualité. C’est pas la première fois que t’as envie de lui en coller une à ton frère, après tout, c’est pas un sentiment commun dan une fratrie ? Parfois tu te dis que oui, qu’ils sont plusieurs à s’être battus et d’autres fois tu idéalises la relation fusionnelle qu’ils peuvent avoir dans les séries et les films que tu regardes quand t’as une crise d’insomnie. L’histoire de cette famille au nombre de 7, toujours soudés, dans les bons mais surtout dans les mauvais côtés. Y’a un truc qui a mal été fait chez les Belkin, à commencer certainement par le mariage de tes parents, ils s’aimaient pas vraiment, juste deux bons partis qui ont décidé de s’unir pour leurs fortunes ne s’éparpillent pas aux quatre coins de la planète. T’as le cœur qui s’emballe, tout aussi vite que tu l’as plaqué contre le mur tu le regrettes, mais là tu peux pas revenir en arrière, tu peux pas le lâcher et faire comme-ci de rien n’était. Les Belkin vous manquez d’un putain de manque de communication ! « Tu crois que j’me casse pas le mien peut-être ? Belkin Porn je l’ai monté avant même d’entrer à la fac’ alors que tu t’enfermais dans ta putain de chambre à broyer du noir ! » Il essaye de te repousser mais la colère en toi elle te rend plus fort, d’un nouveau coup tu le plaques un peu plus fort contre le mur. Tu sais pas si t’as envie de lui faire mal à cet instant, le rôle de grand-frère que t’as jamais vraiment prit au sérieux, si t’as été un modèle, ou plutôt le mec qui a essayé de le décoincer un peu, tu l’as emmené à ses premières soirées étudiantes dans ta fraternité, tu lui as présenté des meufs qu’il aurait pu sauter et tu l’as laissé alors que t’allais t’offrir une jolie petite partouze. « T’es juste une pièce rapportée parce que je voulais pas que tu deviennes l’ombre de Papa. » Toi t’as clairement trop profité de ta jeunesse et des bénéfices qu’offraient la vie luxueuse dans laquelle vous avez grandi, plus fêtard, plus extraverti, on a qu’une seule vie et t’étais bien décidé à en profiter ! De tes pupilles dilatées qui plongent dans les siennes, tu mords ta lèvre inférieure, collant ton nez contre le sien, respiration forte. Deuxième fois qu’il essaye de t’éloigner, incapable, t’as presque envie de rire face à ça, même pour t’éloigner il a pas assez de force.
Le thorax qui se grandit, tes doigts qui doucement défont leurs étreintes, tes membres qui essayent de se détendre, tu recules, d’un pas, dans le quitter du regard, ne jamais baisser la position supérieure que l’on a ! Un autre pas en arrière, tu avales ta salive difficilement. « Et tu vas faire quoi si je te vire ? » Un sourire mince sur le bout des lippes. Une main qui passe dans tes cheveux, tu recules encore d’un pas. « Je t’ai dit de ne pas t’approcher d’elle. » Parce que t’es jaloux qu’elle puisse s’intéresser à ton frère, comme lorsqu’elle a murmuré son prénom alors que t’étais entrain de la culbuter. « Tu ne sais pas de quoi elle est capable. » Son putain de pouvoir de sorcière ! T’es déjà assez dans la merde si elle décide de te balancer. « T’as rien à voir avec elle. T’es pas une pourriture toi. » Mais toi oui, t’en es une. « Je vais pas te virer Axel. » T’as besoin de lui, tu lui as jamais dit mais c'est le meilleur dans son domaine. « Mais tu peux bien aller te faire foutre parce que maintenant... » Tu t’approches de la porte de ton bureau, doigts qui se posent sur le poignet qui tourne. « T’as plutôt intérêt à rester dans ta pièce de montage, et pour c’te petite conne, libre à toi de la baiser si elle veut nous comparer, mais le jour où je tombe, tu tombes avec moi. »