Mon cœur est tout nu, j'ai plus rien à m'mettre, je t'aime sans strass et paillettes [ ft. Valetri ]

Mon cœur est tout nu

Dimitri était sagement assis devant le comptoir du sex-shop et il se faisait littéralement chier. Il n’y avait eu qu’un seul client aujourd'hui et le manque d'interaction lui fit envoyer des messages à son petit ami, le suppliant de venir égayer sa journée et surtout de l’occuper. Il ne l’avait pas vu depuis l’histoire avec ses parents et la penderie alors il voulait bien se câliner contre lui puis en discuter ou tout du moins éviter d’attendre, le regard rivé à l’horloge en forme de vagin, en espérant que l’heure passe plus vite. Bientôt il pourrait faire la fermeture et aller boire des verres dans un bar quelconque avant de rentrer chez lui et dormir avec Valère; Tout ça n’annonçait que du bon. Alors, quand la porte s’ouvrit, Dimitri se redressa et étira un grand sourire. Salut, bébé. Il s’accouda au comptoir, observant la démarche de son petit ami aussi fin qu’une feuille. T’en as mis du temps. Il fit passer sa main dans le dos de son petit ami avant de lever le cou pour l'embrasser.

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Valère avait prétexté un truc à la con à ses collègues, et il n'était pas franchement certain d'avoir été cru ; ce qui n'avait pas grande importance de toute manière. Val avait été recruté parce que son père avait des relations et ne brillait pas vraiment par la motivation qu'il avait à bosser. Ça n'étonnerait donc pas grand-monde qu'il se barre au lieu d'imprimer les fiches de paie...
En passant la porte à la vitre teintée comme celles de la bagnole d'un dealer, il souriait, parce que Dimitri était planté derrière son comptoir, beau & charmant à son habitude.

« J'ai un boulot, vaguement », répondit-il en se penchant pour l'embrasser comme Dim le lui demandait implicitement, « j'ai pensé à me prostituer, mais j'me suis dit que j'avais trop mauvais caractère pour faire une bonne pute. »

Il sourit, un rien provocant – bien sûr qu'il vérifiait si Dimitri était jaloux, il pouvait pas s'en empêcher ! –, s'appuyant contre le comptoir à son tour en vérifiant paresseusement les capotes fluorescentes qui traînaient dans un bol sur le comptoir.

« Purée différentes couleurs, quelle classe. Tu n'en as pas marre de bosser ici, chéri ? »

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@Valère Livingstone

Dimitri aimait son boulot mais quand ça lui donnait seulement un comptoir à regarder et des comptes à faire. Il préférait conseiller les gens, fixer ceux qui avaient honte d’acheter un engin de trente centimètres et prendre du lubrifiant en litre. Le blond secoua la main en l’air. Je te crois pas. Je t’ai jamais vu travailler en ma présence. Il étira un sourire et tendit le cou pour réceptionner son baiser. Il cligna bêtement des paupières avant de se remettre dans sa position initiale. Toi te prostituer ? Dimitri ricana en se levant, attrapant son téléphone et le fourrant dans la poche arrière de son jean. Il ferma le magazine qu’il lisait avant d’éteindre la lumière du comptoir. Il n'avait pas réagit dans l'immédiat, prenant le temps que ça monte au cerveau. La jalousie et la franchise du blond ne faisait jamais bon ménage.
Il secoua la tête. Celles aux framboises et au chocolat ont un sacré succès. Il soupira longuement avant de reprendre : C’est chiant quand y'a personne mais sinon j’aime bien. Il ricana de nouveau, attrapant les clefs et se dirigeant vers la porte. Il les jeta en l’air et les rattrapa au vol. Puis t’sais pour tout à l’heure, faudrait déjà que t’assumes de coucher avec ton petit ami avant d’baiser pour du fric, non ? Il ne regarda pas Valère, continuant sa lancée vers la fermeture du sex-shop. T’as mauvais caractère et je te vois mal à genoux devant un moche dans une rue qui pue la pisse, bébé. T'es un peu trop guindé, ou un truc du genre. Il ouvrit la porte et se tourna vers son petit ami. Bah tu viens ?

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Valère eut un sourire amusé, presque flatté, parce que le fait qu'on puisse croire qu'il ne bossait jamais, il était suffisamment con pour trouver que c'était flatteur. Fallait pas trop lui en demander, avec les potes qu'il se tapait, passer pour quelqu'un d'inutile pour la société était du dernier chic ! Dimitri ne paraissait pas réagir à sa petite provocation – quel dommage – alors Val s'intéressa plutôt aux capotes, fouillant dans les différents goûts proposés.

« Je peux en prendre pour tester ? »

C'était bien sûr une proposition déguisée, à double tranchant parce que malgré ses idées de tapin, il ne comptait pas tester sur quelqu'un d'autre que Dimitri. Il eut un nouveau sourire, celui qui était labellisé « je suis un petit con et j'en suis plutôt content », quand ENFIN son mec réagit. Bon se voir rappelé qu'il n'assumait toujours pas d'être macqué avec lui alors qu'on était en 2020 tout de même, n'était pas le plus agréable du monde, certes...

« J'arrive. Je pensais plutôt à faire escort, tu vois ? »

Il se glissa dans l'encadrement de la porte, sans bruit, profitant de son extrême minceur – non sans effleurer Dimitri au passage parce qu'il n'y avait rien de plus amusant que d'allumer les mecs, et notamment le sien.

« Effectivement le racolage de rue ça m'irait pas du tout », rit-il.

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@Valère Livingstone

Dimitri se dirigea vers la porte, levant la main à la question des capotes, sans trop prêter attention à ce que ça pouvait impliquer. Ouais ouais. Vas-y. Il jeta ses clés et les rattrapa avant de se tourner vers son petit ami. Escort ? Hm. C’pareil. tu vas tomber que sur des vieilles. Pas sûr que tu puisses la lever si… Il étira un sourire alors que Valère l’effleura. Dents dévoilées, le blond suivit du regard le brun. Il eut alors immédiatement envie de l’embrasser, avec ce petit regard de petit con. Il en fallait peu pour Dimitri pour se sentir chaud surtout quand il s’agissait de Valère et de son corps, de ses lèvres. L’envie n’avait jamais manqué contre lui. Ja-mais ! C’était toujours intense, fort avec son petit ami. Alors que les clefs étaient encore sur la porte, le vendeur se tourna complètement vers son petit ami. Ah ouais ? Il lui agrippa la main et l’attira contre lui. T’as déjà un client pourtant. Il fit passer sa main sur ses reins d’un air entendu. Puis il se rappela les capotes et la demande de Valère à ce propos.Il fronça les sourcils comme quand il réfléchissait toujours avec un temps de retard. Dimitri marqua un temps avant de souffler sur ses lèvres. C’était bien pour moi les capotes hein ? Pas avec un autre ?

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« J'ai tout prévu Dim ! » renchérit Valère, qui n'admettait pas qu'on le traite d'écervelé ou qu'on ose penser qu'il ne savait pas monter un plan bien ficelé. Au contraire, il avait passé son adolescence à élaborer des plans extrêmement compliqués pour pouvoir faire ce qu'il voulait malgré des parents intrusifs et loin d'avoir oublié d'être cons... Non, vraiment, il était maître en la matière ! « Je ne chercherai que de vieux et riches clients, trop effrayés de révéler leur homosexualité au grand jour : on aura plein de choses à se dire ! » fit-il avec cette pointe d'ironie presque méchante qu'il pouvait avoir envers lui-même.

Il eut un tremblement de cils touché et satisfait à vrai dire en constatant que Dimitri répondait toujours aussi facilement au moindre effleurement ; oui c'était grave, mais oui ça faisait beaucoup de bien à son ego.
Donc il profitait de cette source de réassurance pour le moment offerte sans condition, en attendant la prochaine fois où ils trouveraient le moyen de se disputer, tous les deux.

« Toi, je te ferai pas payer. Je t'estime trop pour ça. »

Il eut un sourire amusé mangé par une légère morsure dans sa lèvre inférieure :

« Ouais, j'ai pas encore créée mon compte sur l'appli d'escorting, j'attendais ton avis pour les photos. »

Mais ils étaient bientôt en pleine rue et Valère pouvait s'avérer parfaitement lâche, alors il donna un baiser à Dimitri encore dissimulé par la porte teintée du sex shop, et se redressa avec l'air d'un parfait hétéro, et de n'avoir rien, mais alors rien à déclarer sexuellement.

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@Valère Livingstone

Dimitri roula des yeux. Ouais des vieux riches. L’idée ne l’enchantait guère. L'imaginer avec quelqu’un d’autre était insoutenable. Ouais vas-y fais le, mais compte pas sur moi pour t’emmener à la maison de retraite et jouer ton taxi. Bien sûr qu'il le ferait parce que Dimitri était parfaitement con quand il s'agissait de Valère. Il étira malgré lui un petit sourire quand Valère l’effleura. Il réagissait toujours comme ça quand il était proche de lui, son petit ami avait le don d’allumer la flamme avec un rien. Puis bon, Valère était quelqu’un de très sexy et il en fallait peu pour Dimitri qui en était resté au stade de l’adolescent donc les deux mélangés ça donnait un cocktail explosif. T’as intérêt, parce que t’façon j’payerai pas. Payer pour du sexe ? Pour Dimitri c’était presque inconcevable. Lui qui pouvait trouver quelqu’un pour une nuit assez facilement il n’allait pas sortir son portefeuille pour passer une simple nuit même pour Valère. Proche de ses sous ? Non du tout mais pour lui le sexe ne devait pas être monnayable. Le blond posa sa main sur la hanche du brun, regard plongé dans le sien. Tu fais rien du tout, ouais. Mais si tu veux des photos de toi tout nu par contre je suis preneur. Il se pencha pour attraper son baiser et ferma les yeux durant cet instant aussi rapide que sa première fois avec Valère. Le brun s’échappa et se redressa pour prendre place dans la rue. Le blond eut un goût de trop peu mais ne fit que soupirer avant de fermer définitivement le verrou de la porte du sex-shop. Tout en se tournant il mit les clefs dans sa poche et s’avança vers lui. T’as peur qu’on te voit embrasser ton petit ami proche d’un sex-shop ? Question rhétorique car il connaissait bien le problème de Valère avec sa sexualité. Quand est-ce que tu vas assumer d’baiser avec un mec ? Il se mit en route vers son appartement. Nan parce qu’on a failli se faire chopper par tes parents la dernière fois, faudrait peut-être que tu leur dise qu’il y avait un homme tout nu dans ta penderie. Il ricana en passant une main dans ses cheveux avant de plonger sa main dans sa veste et d’attraper une cigarette.

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Valère adressa à son mec un gloussement amusé d'une virilité toute relative, un rien trop haut perché, en lui adressant un regard en coin (bien sûr qu'il se demandait si en insistant un peu il ne parviendrait pas à le persuader de jouer les taxis même si c'était pour l'emmener en rencard avec des clients).

« Je prendrais le métro. Je suis héroïque comme ça, moi ! » fit-il avec un mouvement d'épaules joueur, roulant des mécaniques avec habitude. Ça ne dura évidemment pas parce que Dimitri ne pouvait pas s'empêcher de se montrer désagréable, sans doute que l'évocation de la prostitution de Val lui déplaisait un peu. « Hey ! Comment ça tu paierais pas ?! Je lance ma boîte, tu pourrais m'aider, c'est ton devoir ! »

Il se rembrunit à la question suivante, parce que ça le gênait un peu toujours, de parler de ça avec Dimitri, qui lui était si à l'aise rapport à sa sexualité. Il taxa d'un geste habile (et habitué) une clope au blond, la cala entre ses dents avant de l'allumer malgré le léger vent froid qui parcourait la capitale ce soir-là.

« Mais non », constata-t-il faiblement, et pour cause, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure qu'il était mal à l'aise quand Dim le serrait de près en public. Sauf une fois un peu alcoolisé, évidemment. Il leva les yeux au ciel, maintenant agacé, souffla une bouffée de fumée avalée trop vite et même pas savourée ; alors que c'était sa première clope depuis deux jours parce qu'il tentait « d'arrêter ».

« C'est pas... bon, ok j'assume pas, mais c'est pas évident, Dim, tu le sais... »

Il suivit les pas de son amant qui l'entraînait vers chez lui, manifestement décidé à passer la soirée avec lui même s'il n'assumait pas le début du quart de leur relation, et que ça faisait 4 ans qu'il mentait à pas mal de monde sans même trop se demander pourquoi. Par peur du regard des autres, déjà pour commencer.

« Mes parents je sais déjà ce qu'ils en pensent, c'est pas glorieux. »

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@Valère Livingstone

Dimitri roula des yeux. Il imaginait Valère dans le métro, collé au fond de la rame, se tenant à la barre de métro avec quinze couches de lingettes désinfectantes, grimaçant de l’odeur que pouvait générer certaines personnes. Un paysage presque aussi drôle que le meilleur des spectacles. Le blond aurait donné tout son fric pour voir ça. Rien que de te voir acheter un ticket, me ferait m’pisser d’ssus. Puis il ajouta en haussant les épaules. J’vais pas payer pour un truc qu’on fait déjà gratos, bébé. Il lui fit un clin d’oeil avant que le Valère hétéro ne revienne au premier plan. Il laissa Valère lui prendre une clope et nota dans son esprit qu’il fallait qu’il lui en vole une la prochaine fois. Non les clopes c’était pas gratis avec Dimitri et il se permettait toujours de fouiller dans le paquet dans autres pour récupérer son dû. Dimitri ricana d’un air moqueur qui disait “ouais c’est ça” alors que le sujet qui mettait Valère mal à l’aise était sur la table. Il avait l’habitude maintenant mais il était vrai que ça commençait à le peser. Le vendeur voulait simplement tenir la main de son petit-ami sans avoir peur que ses parents ne puissent le voir ou qu’ils lui posent des questions. Ouais je sais mais il serait peut-être temps d’avouer ça, non ? Il alluma sa clope et tendit son briquet au brun alors qu’il continuait de marcher. J’ai pas dit que c’était facile mais j’trouve que j’ai été vachement patient à ce sujet, non ? Clope entre les lèvres il écarta les bras. Quatre ans qu’on couche ensemble et j’peux même pas t’nir la main ou t’embrasser dans la rue. J’l’impression d’être en 1950. Aspirant la fumée il la souffla par le nez avant de tourner à gauche pour prendre la direction de son appartement. Ouais bah mes parents ils étaient pas chaud non plus et puis finalement bah z’ont pas l’choix en fait. J’baise qui je veux, mec ou meuf ça les r’garde pas. Il haussa les épaules. J’veux juste te dire qu’bah moi j’ai envie d’vivre pleinement ma relation avec toi avant qu’tu vendes ton corps pour des vieux dégueulasse. Il le regarda en coin avec un sourire.

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« Je te signale que ça m'est déjà arrivé. J'allais à la fac en métro ! » fit-il avec une grimace parce que c'était clairement pas les meilleurs souvenirs qu'il avait de la ville ; quelle merde, ce truc. Il était bien content de plus avoir à le fréquenter, tiens. Il n'était toutefois pas vraiment dérangé par le fait que Dim lui rappelle sa condition de fils de bourges, parce que c'était totalemennt vrai, et s'offusquait plus pour la forme... Contrairement à cette histoire de sexe tarifé qu'il prenait un peu trop à cœur. « Mais ça vaudrait le coup si je te faisais payer, non ? »

Il fit la moue quand la conversation roula sur la vieilleeeeeee rengaine de sa résistance à montrer sa sexualité. Il avait très envie de s'énerver (comme à chaque fois qu'il se sentait plus-ou-moins menacé, Valère réagissait très mal à la frustration et à la peur), mais Dimitri l'arrêta assez rapidement en faisant remarquer qu'il avait été patient.
Et patient n'était pas le vocable exact, parce que le blond avait clairement fait preuve d'abnégation extrême à accepter aussi longtemps d'être enfermé à double tour dans un placard métaphorique (voire bien physique cf. la dernière fois chez les parents de Valère) alors que lui en était sorti il y avait bien longtemps.

« Oui, je sais... mais tu comprends pas, je suis déjà la honte de la famille, alors avec ça en plus ils vont finir par me renier ou me laisser tomber ! Mes parents sont pénibles, je suis d'accord, mais c'est les miens, j'ai pas envie de ne plus leur parler... Et puis je saurais même pas comment leur dire. »

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@Valère Livingstone

Dimitri ricana dans un ronflement sonore. Imaginer Valère dans le métro c’était presque à mourir de rire. Le voir se tenant à la barre, faire la tronche comme il savait si bien le faire et devoir jouer des coudes pour rentrer, c’était très amusant pour le blond. Clope entre les lèvres, il la retira et haussa les épaules. Tu me fais une démo ce soir, genre version d’essai et on verra si je te file du fric ? Il lui donna un petit coup d’épaules avec un grand sourire. Puis la conversation dériva sur la sexualité non assumé de Valère et il haussa de nouveau les épaules tout en continuant de marcher vers l’appartement de ses parents. Bah t’sais j’suis pas non plus l’enfant préféré hein. Mais ma sexualité ils peuvent rien dire. J’vais pas leur faire plaisir alors qu’dans 20 ans ils seront mort. Moi j’aurais perdu des années à m’cacher pour rien. J’préfère qu’ils apprennent que j’aime les mecs plutôt que de leur mentir. Il haussa de nouveau les épaules avant de sortir le badge d’entrée pour l’immeuble. Puis vu tes parents ce seraient pas une grande perte pour toi hein. Il ricana de nouveau avec ce petit air méprisant qu’il avait parfois surtout quand quelqu’un draguait Valère. Puis t’as surtout peur de perdre tout cette richesse. Tu serais presque pauvre s’ils décidaient de te foutre à la porte.

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« Une version d'essai ?! Mais je suis pas un antivirus, t'es incroyable toi ! » se récria Val, qui commençait à trouver son mec hyper mufle – oui non parce que le faire payer pour du sexe, ça c'était pas mufle, non. « En plus depuis le temps tu sais très bien ce que je vaux », grommela-t-il, sans se demander la moindre seconde si par hasard Dim n'était pas en train « subtilement » de réclamer une partie de jambes en l'air.

« Je sais, je sais, on est en 2020 et il faudrait que je grandisse », soupira Valère dont les épaules sèches semblaient s'être tendues sous l'effet d'un poids trop important pour lui ; y avait pas à dire ça le stressait ce genre de conversation. « Tu veux être présenté à eux, ou quoi ? »

De préférence, pas à poil dans le dressing après avoir glorieusement sauté leur fils, ça serait pas mal de faire une première impression pas trop dégueu...

« Hey, je suis pas vénal, tu le sais », protesta-t-il avec un regard en coin.

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@Valère Livingstone

Dimitri sortit le badge et ouvrit la porte en bois dans un bip légèrement aiguë. Le blond haussa simplement les épaules. S’il se prenait pour Avast c’était son problème et il n’arrivait même pas à faire le lien entre Valère et un ordinateur. “La base virale Valère a été mise à jour”. il ricana de sa propre bêtise, laissant passer son petit ami avant de le talonner, la porte claquant lourdement derrière eux. Pincement de lèvre, le blond soupira quelque peu sur les nerfs. Bah moi aussi t’sais que je suis bon au pieu. Tu l’as dit la dernière fois en plus ! Bon il l’avait un peu forcé mais ça dans l’esprit de Dimitri ça n’était pas arrivé. Il grimpa les quelques marches menant à l’ascenseur et haussa encore les épaules comme si c’était sa signature. Ouais mais c’pas une question de grandir c’est juste de prendre son courage à deux mains quoi. Il ouvrit la porte métallique en accordéon et laissa de nouveau Valère passer le premier. C’était un vieil ascenseur qui avait souvent des pannes et dont seulement deux personnes pouvaient entre en même temps sans avoir l’impression d’étouffer. Il secoua la tête. Non, tes parents ont l’air insupportable. Ils vont m’a-do-rer. Il ricana de nouveau, glissant ses doigts dans le cou de Valère. Puis si je peux être habillé le jour où je les verrai ce serait bien, non ? Il déposa un baiser sur ses lèvres avant de se redresser et de sortir de la cage d’ascenseur quand les portes s’ouvrirent en grinçant. Il hocha la tête même si le mot “vénal” lui échappait un peu. Avec le contexte de la discussion il pouvait grosso modo comprendre sa signification. Il se dirigea vers la porte. T'es un peu comma ça, arrête. T’aimes bien ton confort hein. Il entra et immédiatement il entendit sa mère avec son père dans le salon. J’suis rentré avec Valère, dit-il en augmentant la portée de sa voix pour passer au dessus des infos de BFM TV. Il n’attendit pas et se dirigea vers sa chambre sans prendre le temps de voir ses parents. Il retira ses chaussures qu’il balança à travers la pièce avant de se jeter dans son lit.

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« Ouais mais toi tu veux pas devenir gigolo tu te contentes de vendre des sextoys », fit Valère en tirant légèrement la langue à Dimitri (parce qu'il s'était toujours demandé quel était diable l'intérêt d'être vendeur en sexshop. Lui n'aurait jamais assumé ça – on l'aura compris Valère malgré un caractère fantasque et un sacré manque de discrétion n'aimait pas à justifier trop de choses sortant de la norme. Donc, sa bisexualité à la préférence nettement marquée pour les hommes & un taf sortant de l'ordinaire.
Du coup c'était large mieux de se faire chier dans un BHV à surveiller les employés et imprimer des fiches de paie, bah tiens donc. « Ben j'ai pas de courage, alors », admit-il facilement dans un soupir.

Il entra dans l'appartement des parents de Dimitri en roulant des yeux quand il l'accusa d'être vénal (accusation totalement vraie), et salua à son tour, parce que des fois l'éducation que sa pauvre mère s'était acharnée à lui transmettre se manifestait.

« Bonsoir, merci de m'accueillir ! »

Il passa la tête adns le salon, histoire d'être visible, sourit vaguement, et suivit son amant docilement. Il prit place sur le peu d'espace que lui laissait Dimitri sur le pieu, adossé au mur, ayant lui aussi viré ses pompes, les jambes étendues devant lui.
Bon peut-être qu'il prenait lui aussi beaucoup de place, d'accord.

« T'en as pas marre de vivre chez tes parents ? Non parce que moi j'en ai marre de mordre les draps pour pas qu'ils m'entendent trop. »

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» Faut arrêter de tout interdire parce que j'arrive plus à tout désobéir / Pierre
» si j'ai mal à la tête c'est que tout m'ramène à toi.